Le magnétisme vous attire, et vous vous demandez comment vous former ? Vous pratiquez le magnétisme depuis un moment sur votre entourage, et vous projetez de vous installer officiellement un jour ? Je vous partage ici mon expérience personnelle de création d’entreprise, depuis mes formations jusqu’à l’obtention du Saint Graal : mon numéro de SIRET.
Un long cheminement
Tout a commencé pour moi en 2014, lorsque j’ai pris conscience de mes ressentis grâce à un collègue pratiquant la géobiologie. A ce moment-là, la géobiologie et le magnétisme sont vite devenus une passion. Je m’exerçais seule à la maison, je me formais à titre personnel le week-end, mais je n’imaginais pas encore en faire un jour mon métier !
Il m’aura fallu quelques années de pratique et de cheminement, et aussi une grosse prise de recul par rapport à mon ancien métier salarié, avant que je ne me rende à l’évidence : j’avais toujours eu profondément envie de travailler auprès des animaux et de prendre soin d’eux. Si j’avais manqué ma chance auprès des écoles vétérinaires, il me restait pourtant encore plein de possibilités pour m’occuper des animaux. Et si c’était en les magnétisant ? C’est la question que je me suis posée début 2017.
Partant de ce constat, j’ai mis sur le papier un grand plan d’action pour concrétiser mon rêve. Mon objectif : avoir quitté mon poste salarié à l’horizon 2020 et me reconvertir en tant que magnétiseuse pour animaux. Oui, je me suis laissé de la marge. Une marge pour me former, pour m’exercer, et surtout, pour me sentir prête à franchir le cap de l’entrepreunariat !
Se former au magnétisme
Sachez que vous n’avez aucune obligation de formation pour justifier votre future installation, puisque le métier de magnétiseur n’est pas reconnu par l’état. Il n’existe donc pas de diplôme d’état en magnétisme (en janvier 2023 en tout cas). Ce qui veut bien dire que n’importe qui peut se déclarer magnétiseur ! Et l’on comprend alors mieux la défiance de certaines personnes vis-à-vis de notre profession.
Mais s’il y a bien un point positif, c’est que si personne ne vous a appris à magnétiser dans votre famille, vous pouvez l’apprendre ailleurs ! C’est mon cas. Nous sommes en janvier 2017. Je veux travailler auprès d’animaux, j’aimerais exercer mon magnétisme sur eux, mais je ne sais même pas si ça existe. Alors de désespoir, je tape tout simplement « formation magnétiseur animaux » dans la barre de recherche de Google… et je tombe sur le site du centre Namasté, un petit centre de formation privé en Normandie, spécialisé dans les métiers du bien-être animalier.
Un mois plus tard, j’entame donc les démarches auprès de l’école pour suivre leur cursus de magnétiseur animalier. Durant plusieurs semaines réparties tout au long de l’année, j’y ai suivi des modules d’anatomie comparée des animaux, de magnétisme et de communication animale. Et après ? Après, c’est comme on le sent. Certains se sentent prêts à s’installer dès la fin de la formation. Pour ma part, je me suis donnée 6 mois après la formation pour m’exercer intensément sur mon entourage, pour pouvoir avoir leurs retours suite aux séances, et ainsi prendre confiance en moi et en ma pratique. Il n’y a pas de délai idéal, c’est à vous de vous sentir prêt !
Devenir magnétiseur : les procédures administratives
Je rappelle que je donne ici les procédures principales, tout en partageant ma propre expérience. Peut-être choisirez-vous un autre chemin !
Statut : autoentrepreneur
Il y a différentes structures juridiques possibles lorsque l’on s’installe à son compte. J’ai pour ma part choisi la microentreprise (appelée aussi autoentreprise), pour les raisons suivantes :
- Le statut me permet de cumuler un emploi salarié
- Pas de facturation de TVA en dessous d’un certain chiffre d’affaires (et quand on commence, soyons honnêtes, on a un peu de marge avant d’atteindre le seuil)
- La facilité d'installation et de la procédure administrative en général
La microentreprise nous soumet à une obligation de comptabilité certes, mais simplifiée. Ce qui implique que nous devons tenir à jour un tableau simple des recettes et des dépenses liées à l’activité, mais sans obligation de passer par un cabinet comptable. Sachez tout de même que vous pouvez tout à fait prendre un comptable si vous le souhaitez, et que certains d’entre eux se spécialisent dans le suivi des microentrepreneurs.
L’immatriculation auprès de l’URSSAF
Une fois que votre choix est fait, il s’agit ensuite de rentrer dans le dur de la procédure administrative avec la fameuse demande d’immatriculation auprès de l’URSSAF. C’est là que je vous invite à faire bien attention, car les sites sponsorisés foisonnent lorsque vous demandez à votre moteur de recherche « immatriculation autoentreprise ». Le seul site valable est celui de l’URSSAF, alors mettez bien le lien suivant en favori :
https://www.autoentrepreneur.urssaf.fr/portail/accueil.html
Vous trouverez directement sur la page d’accueil l’invitation à créer votre microentreprise. On ne peut pas faire plus simple, et surtout, la démarche est gratuite !
Un petit conseil tout de même concernant le remplissage du formulaire : vous serez peut-être tenté de cocher la case « Je demande à ce que les informations enregistrées dans le répertoire Sirene ne puissent pas être consultées ou utilisées par des tiers ». C’est ce que j’avais fait initialement, ne souhaitant pas que mon employeur puisse trouver mon entreprise en ligne. Puis j’ai finalement demandé à modifier cela quelques mois plus tard. La conséquence de cette petite case non cochée ? Personne ne trouve votre entreprise en ligne sur le site de l’INSEE ou des sites comme « societe.com ». Pas très pratique lorsque votre assureur ou votre banquier veut vérifier votre immatriculation sur internet…
Et ensuite pas de panique : le métier de magnétiseur n’est peut-être pas reconnu par l’état, mais il est bien dans la liste du formulaire d’inscription de l’URSSAF.
Le site « Portail Auto-Entrepreneur » (très bien référencé aujourd’hui, et qui apparaît en général avant le site de l'URSSAF dans les recherches), est en fait une structure privée vous proposant de gérer pour vous la procédure administrative de création, moyennant finance. Je trouve personnellement qu’il y a déjà bien assez de frais à prévoir lorsqu’on se lance, alors autant s’épargner cela. Je vous conseille cependant de parcourir le blog du site, qui vous donnera plein de bonnes informations. Tout n’est pas non plus mauvais à prendre.
La question du compte bancaire
En microentreprise, il n’y a pas d’obligation d’ouvrir un compte bancaire professionnel pour votre activité. Un simple compte dédié (c’est-à-dire séparé de votre compte personnel, mais non pro) suffit. Et encore, il n’est pas obligatoire tant que vous ne dépassez pas les 10 000 € de chiffre d’affaires deux années de suite. Les banquiers sont parfois très insistants pour vous vendre un compte pro. Certaines banques proposent toutefois ces comptes à frais de gestion très réduits tant que vous ne dépassez pas un certain chiffre. Et d’autres sont également arrangeantes si vous avez déjà un compte personnel chez eux. Prenez le temps de vous renseigner.
La responsabilité civile professionnelle : mieux vaut y penser !
Il n’est pas obligatoire pour un magnétiseur en microentreprise de souscrire une assurance professionnelle. Je vous la conseille cependant pour deux raisons :
- On ne sait jamais ! C’est bien le principe des assurances, nous couvrir « au cas où » …
- Les assurances professionnelles sont très souvent demandées par les organisateurs des salons du bien-être. Donc mieux vaut anticiper si vous comptez participer à ce genre d’événement.
Gardez en tête que l’assurance responsabilité professionnelle (communément appelée « RC pro ») ne vous couvre qu’en cas de dégâts involontaires causés durant la pratique de votre activité (exemple : une personne se blesserait en tombant accidentellement de votre table de soin). Elle ne vous couvre pas en cas de plainte d’un client qui vous accuserait de ne pas avoir pu soulager ses douleurs. Nous avons, comme les médecins, une obligation de moyens et non de résultats.
J’ai de mon côté effectué plusieurs demandes de devis pour une RC pro, avec des prix allant jusqu’à 400 € par an. J’ai finalement trouvé un contrat adapté tout simplement auprès de mon assureur habituel (la MAAF pour ne pas les citer), et à un prix très avantageux. Et oui, ils ont une case pour les magnétiseurs et guérisseurs ! J’entends également parler régulièrement de l’assurance Medinat, spécialisée pour les praticiens en médecines douces. Là encore, faites quelques demandes de devis avant de faire votre choix.
Et pourquoi pas une prévoyance ?
Un contrat de prévoyance, c’est une assurance qui permet notamment de bénéficier de revenus complémentaires en cas d’arrêt de travail. C’est donc une sécurité qui vous permettra, en cas d’arrêt de travail long, d’être indemnisé en plus des indemnités versées par la sécurité sociale. A titre personnel, j’ai choisi de bien me couvrir avec une prévoyance lorsque j’ai su que j’étais enceinte de ma fille.
Les tarifs varient selon les conditions d’indemnisation souhaitées (carences plus ou moins longues, niveau d’indemnisation…) et selon les établissements. Contre toute attente, c’est ma banque qui m’a proposé un contrat plus intéressant que mon assureur, alors pensez aussi à poser la question à votre banquier !
Devenir cheffe d’entreprise : retour d’expérience
L'arbre qui cache la forêt
Et oui ! ça me fait tout drôle de l’écrire mais c’est pourtant bien ça : je suis cheffe de ma petite entreprise, salariée de moi-même, ma propre patronne... Gardez en tête que vous installer en tant que magnétiseur, coiffeur ou plombier, c’est avant tout vous mettre à votre compte et vous lancer dans une grande aventure entrepreneuriale.
Entre les premières démarches administratives qui prennent beaucoup de temps (et encore, je n’ai pas développé le volet Pôle Emploi si vous cochez cette case), et le fait de vous faire connaître, vous passerez sans doute plus d’heures au bureau qu’avec vos consultants dans les premiers temps. Comment ça, vous pensiez recevoir votre avis d’immatriculation de l’INSEE et magnétiser 35 heures par semaine ? Vous risquez d’être déçu(e) !
Se former à la création d'entreprise
Avec le recul, les journées informatives dédiées à la création d’entreprise sont d’une grande aide dans les premiers mois. De nombreux organismes proposent des parcours de création, très souvent pris en charge lorsque vous êtes porteur de projet.
En Bretagne, nous avons la chance de disposer d’une maison des professions libérales, la MPL Grand Ouest, qui propose une journée de formation pour le microentrepreneur libéral. Cette journée est gratuite pour tous les porteurs de projets non encore immatriculés, et pour les microentrepreneurs installés depuis moins d’un an. L’ayant faite, je ne peux que vous la conseiller ! Ce sera l’occasion pour vous de rencontrer des personnes de l’URSSAF, un comptable et un assureur pour démarrer sur de bonnes bases.
Pour les femmes en particulier, je vous recommande l’association Entreprendre Au Féminin Bretagne qui propose entre autres une formation « émergence d’entrepreneure ».
Pensez également à vous renseigner auprès de :
- Pôle Emploi si vous y êtes inscrit(e).
- la BGE, un réseau national d’appui à la création d’entreprise.
- l’ADIE, une association solidaire qui aide à la création d’entreprise et qui propose des ateliers gratuits dans toute la France. L’ADIE propose notamment des solutions de financement en microcrédit.
- la CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie) de votre région. Même si vous n’aurez pas à vous immatriculer auprès d’elle, certaines chambres proposent des ateliers ou des parcours d’intégration pour tous les futurs indépendants. Autant leur poser la question.
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Comment je suis devenue une geek
Lorsque je me suis installée, j’ai commencé par créer une page Facebook professionnelle pour mon activité. C’est presque un incontournable aujourd’hui ! Mais ça ne suffit pas forcément non plus. Un an plus tard est venu le site internet, puis encore après ma présence sur les réseaux LinkedIn et Instagram, jusqu’à ma chaîne YouTube (le Covid y est pour beaucoup). C’est assez ironique quand j’y pense, moi qui n’ai plus la télévision depuis 15 ans… Dans les entreprises, les personnes qui gèrent la communication sur les réseaux sociaux et la présence sur internet de manière générale sont appelés « community manager ». Dans mon cas, je dirais « magnétiseuse et geek par nécessité ».
Non, le community management n’est absolument pas ma spécialité, et j’ai découvert bien des choses suite à mon installation. Heureusement, il y a de nombreuses façons de se former, et pour tous les budgets. J’en ai beaucoup appris grâce aux formations de la MPL Grand Ouest, mais aussi via des ateliers proposés par des associations d’entrepreneurs. Et quand je sens que j’ai atteint le maximum de ce que je peux gérer avec tout ça, je me tourne vers des professionnels dont c’est le vrai cœur de métier !
Les salariés ne peuvent pas comprendre…
Je pense que quel que soit le métier que l’on décide d’exercer à son compte, on est tous confrontés aux mêmes problématiques de départ : la gestion administrative de notre entreprise, la communication et le démarchage commercial, la question de la légitimité et de la confiance en soi. Et c’est bien parce que cela nous concerne tous que nous nous retrouvons et nous épaulons au sein de diverses associations, régionales ou nationales.
Si vous souhaitez pouvoir échanger avec d’autres professionnels dans votre situation, je vous encourage vivement à adhérer à un réseau, et/ou à participer à des afterworks entre entrepreneurs. Quoi de plus enrichissant que de se retrouver simplement autour d’un verre entre une magnétiseuse, un conseiller en patrimoine, un photographe et une formatrice en orthographe ! Chacun son métier, avec pourtant un socle commun : l’entrepreneuriat.
Liens utiles
- Créer sa microentreprise : https://www.autoentrepreneur.urssaf.fr/portail/accueil.html
- La question du compte bancaire : https://www.economie.gouv.fr/entreprises/compte-bancaire-professionnel
- La question de l’assurance professionnelle : https://bpifrance-creation.fr/encyclopedie/micro-entreprise-regime-auto-entrepreneur/divers/faut-il-prendre-assurances-lorsquon
Quelques associations d'entrepreneurs
En Bretagne (testées et approuvées !) :
- CCRE 35 : https://www.ccre35.bzh/page/834545-le-club
- Entreprendre au Féminin Bretagne (EAFB) : https://eafb.fr/
A l’échelle nationale :
- Le réseau Dynabuy : https://www.dynabuy.fr/
- Entreprendre au Féminin : https://www.entreprendre-au-feminin.com/
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